Accéder au contenu principal

actualités

Une psychomotricienne dans la classe

Grâce au soutien de la Cité Educative et de la Ville de Paris, les écoles maternelles Maurice Genevoix et Françoise Dorléac bénéficient depuis le mois de janvier de l’accompagnement hebdomadaire d’une psychomotricienne. Rencontre avec Vickie Pabœuf, qui nous reçoit dans son cabinet de la rue Marcadet afin de nous expliquer les objectifs du projet.

La psychomotricité avec les jeunes enfants

Vickie Pabœuf accompagne le développement psychomoteur développement des enfants rencontrant des difficultés sur le plan moteur, mais aussi comportemental, relationnel ou émotionnel. La psychomotricité considère l'enfant dans sa globalité, en tenant compte aussi bien des aspects moteur (le pouvoir faire) que des aspects cognitif (le savoir-faire) et psycho-affectif (le vouloir-faire).

Cet accompagnement se fait dès le plus jeune âge et passe aussi bien souvent par la guidance parentale afin que les parents puissent s'ajuster au mieux au développement de leur enfant, en tenant compte de ses besoins physiologiques de mouvement et d'expériences motrices mais également de ses capacités et particularités. Pour les enfants entre 18 mois et 4 ans, les interventions se concentrent généralement sur la capacité de l'enfant à investir son corps et construire son autonomie, à explorer corporellement son environnement, à développer ses capacités attentionnelles, à être en relation de façon adaptée et à gérer ses émotions. Comme elle nous l’explique : « la psychomotricité à partir de 2-3 ans c'est en grande partie une question de programmation du geste, de l'action, et cette programmation se fait au niveau cérébral, en lien avec les afférences sensorielles et les perceptions. [...] En maternelle, on navigue entre sensation (corps vécu/agi), perception (corps perçu) et représentation (connaissance). »

Des interventions sur mesure

Depuis plusieurs semaines, Vickie Pabœuf se rend donc dans les écoles maternelles Genevoix et Dorléac avec son matériel de psychomotricité qui comprend à la fois un ballon et différents objets de construction. Ces outils s’ajoutent à ceux dont disposent déjà les écoles pour accompagner le développement de la motricité fine et globale des enfants. « Je fais de l’observation dans les classes à la demande de l’équipe éducative pour suivre certains enfants qui m’ont été signalés ou, plus largement, pour regarder le fonctionnement du groupe. Le plus souvent, ce sont des enfants en particulier qui posent question. À partir des observations menées, nous travaillons ensuite avec les enseignants pour voir ce qui pourrait être ajusté, sur ce qu’ils peuvent mettre en place. Un enfant qui justement ne tient pas, ça peut-être tout simplement de lui mettre quelque chose sous ses fesses pour lui permette de se maintenir et donc d’être plus présent. Avec d’autres enfants, il peut s’agir de leur donner des repères dans l’espace afin qu’ils soient moins dispersés ou agités… ». Toutes ces semaines d’observation et de dialogue avec les équipes pédagogiques, ont aussi débouché sur la construction d’un atelier collectif spécifique à chaque école qui vient de débuter et qui va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année scolaire. Celui-ci se destine à un groupe d’enfants sélectionnés car ils partagent les mêmes problématiques : « Ça va être beaucoup de parcours, de travail sur le schéma corporel… mais après je vais m’adapter aussi à la dynamique des enfants, à ce vers quoi ils vont pour ajuster mes ateliers au fur et à mesure. » Dans le groupe constitué, elle relève des difficultés liées à la posture des enfants, leur schéma corporel, leur motricité fine… et aussi l’attention : « L’attention est toujours impactée. Ça c’est toujours l’élément qui est le plus gênant pour l’enseignant, les parents mais c’est souvent un symptôme de plein d’autres choses qui, derrière, ne sont pas construites. » Pour la psychomotricienne, il est important que les interventions mises en place cette année dans les écoles puissent se poursuivre et évoluer. Ainsi, elle aimerait rassembler ses venues en classe sur une seule journée, afin d’être plus présente dans les établissements scolaires partenaires, notamment pour poursuivre les échanges avec les équipes éducatives.