Le cyberharcèlement sexiste et sexuel parmi les adolescents est devenu une préoccupation majeure. Avec l'avènement des réseaux sociaux et des plateformes de communication en ligne, les jeunes sont exposés à des formes de harcèlement d'une intensité et d'une portée sans précédent. Ce phénomène, qui touche principalement les filles mais n'épargne pas les garçons, soulève des questions urgentes sur la protection des mineurs et la responsabilité des acteurs numériques.

*Une réalité inquiétante

Selon des études récentes, près de 20 % des adolescents déclarent avoir été victimes de cyberharcèlement sexiste ou sexuel. Les formes de ce harcèlement sont variées : messages à caractère sexuel non sollicités, diffusion de photos ou vidéos intimes sans consentement, insultes sexistes et menaces de violence sexuelle. Ces actes ont des conséquences graves sur la santé mentale et physique des victimes, allant de la dépression à des troubles anxieux sévères, et dans les cas les plus extrêmes, au suicide.

Les plateformes de réseaux sociaux comme Instagram, Snapchat et TikTok sont souvent pointées du doigt pour leur rôle dans la propagation de ces comportements. Bien que ces entreprises aient mis en place des politiques de modération et des outils de signalement, beaucoup estiment que ces mesures restent insuffisantes, car les algorithmes de ces plateformes favorisent souvent la viralité des contenus, y compris ceux qui sont nuisibles.

*Les acteurs éducatifs du 18ème arrondissement mobilisés

La prévention du cyberharcèlement sexiste et sexuel passe avant tout par l'éducation et la sensibilisation. Les parents et les éducateurs jouent un rôle crucial dans l'accompagnement des jeunes face à ces dangers. Il est essentiel de créer un environnement de confiance où les adolescents se sentent libres de parler de leurs expériences en ligne sans crainte de jugement ou de réprimande et également d'éduquer les jeunes à l'écoute et au respect des différences.

Face à l'ampleur du phénomène, les acteurs du 18e arrondissement de Paris s'engagent depuis plusieurs mois avec le soutien de la Cité éducative. Cette mobilisation a permis la mise en place de diverses actions d’éducation à la responsabilité sexuelle, affective et citoyenne, dans un but de prévention des violences et des conduites à risque. L'association Je, Tu, Il... est ainsi intervenue en 2023-2024 au collège Daniel Mayer et au lycée Rostand dans une dizaine de classes, et l'opération sera reconduite cette année. Par ailleurs, une formation des acteurs jeunesse de l'arrondissement sur l'égalité filles/garçons a été proposée par l'association Dans le genre égales, afin qu'ils sachent mettre en place des actions concrètes pour promouvoir l'égalité et prévenir les comportements sexistes.

*Projection-Débat : réagir au Cyberharcèlement sexiste et sexuel. Comment protéger nos ados ?

Point d'orgue de cette mobilisation, l'instance des parents de la Cité éducative a décidé d'investir cette question cruciale. Un groupe de cinq parents prépare ainsi une projection-débat qui sera proposée le samedi 5 octobre à 10h à la Mairie du 18e sur le thème : "Réagir au cyberharcèlement sexiste et sexuel. Comment protéger nos ados ?". La diffusion de trois courts-métrages sera suivie d'un temps d'échanges avec les représentants de deux associations spécialisées : StopFisha et Meduz.

La lutte contre le cyberharcèlement est un combat de tous les jours. Nous devons agir ensemble pour protéger nos enfants et garantir leur droit à une adolescence sereine. Cette bataille est loin d'être gagnée, mais chaque pas en avant compte. Venez en parler avec nous le 5 octobre !