Le 1^er février, la Fondation pour l’Enfance a publié les résultats de la deuxième édition de son baromètre, une étude significative visant à mesurer la perception de l'impact du numérique sur les enfants de 0 à 6 ans. Cette enquête, réalisée par l'IFOP, a sondé 602 parents et 300 professionnels de la petite enfance, révélant des conclusions importantes sur la manière dont le numérique façonne la vie des plus jeunes.

L'étude révèle que 96% des parents sont conscients de l'impact des écrans sur le développement de leurs enfants, avec 70% estimant cet impact comme significatif. Cependant, une majorité de parents semble sous-évaluer les effets de leurs propres habitudes numériques sur leurs enfants, avec seulement la moitié prête à modifier leurs comportements pour limiter l'exposition de leurs enfants aux écrans.

Les professionnels de la petite enfance tirent la sonnette d'alarme, 98% d'entre eux jugeant que les pratiques numériques excessives des parents peuvent nuire à la relation parent-enfant. Ils observent fréquemment dans les foyers que les écrans restent allumés inutilement et que les parents sont souvent distraits par leurs téléphones au détriment de l'attention portée à leurs enfants.

Les conséquences négatives de l'exposition aux écrans sont clairement identifiées par les parents, avec 64% d'entre eux notant des comportements tels que l'impatience et l'énervement chez leurs enfants. Malgré cela, 40% des parents admettent se sentir dépassés par l'évolution du numérique, et une majorité cherche à encadrer l'utilisation des écrans par des règles spécifiques.

Une majorité de professionnels de la petite enfance (72%) considère que les parents manquent d'information sur le développement de l'enfant et l'impact du numérique. Cependant, 51% de ces professionnels admettent ne pas aborder ces sujets fréquemment lors des consultations, souvent par manque de temps ou parce qu'ils ne se sentent pas responsables de le faire. Bien que les recommandations des campagnes de prévention soient jugées claires et applicables par les professionnels, deux tiers des parents les trouvent peu réalistes ou trop générales. Malgré une certaine résistance aux recommandations, la moitié des parents se dit prête à modifier certaines pratiques pour limiter l'exposition de leurs enfants aux écrans, comme réduire le temps passé devant les écrans pendant les repas ou quand l'enfant est présent. Toutefois, peu sont disposés à désactiver les notifications ou éteindre leur téléphone à la maison.

La Fondation pour l’Enfance souligne la nécessité d'améliorer les campagnes d'information et de sensibilisation pour encourager des pratiques numériques plus saines. Elle appelle à considérer le numérique comme un enjeu de santé publique et invite les entreprises à s'impliquer dans la prévention et l'accompagnement des familles face aux défis du numérique.

Ce baromètre met en lumière une nouvelle fois l'importance d'une prise de conscience collective et d'un engagement actif pour protéger le développement et le bien-être des enfants à l'ère numérique. Retrouvez l’ensemble des résultats de l’enquête sur le site de la Fondation pour l’enfance.