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Devenez mentor pour un jeune

L’Entraide Scolaire Amicale (ESA) est une association qui s’implique depuis 1969 dans le mentorat de jeunes en difficulté scolaire (du CP à la Terminale) pour les accompagner vers la réussite et l’autonomie. Reconnue d’utilité publique et par l’Éducation Nationale, elle est créée autour du principe suivant : tous les enfants ont droit à la même chance. Dans le 18e arrondissement où l’ESA est implantée depuis une vingtaine d’années, ses bénévoles mentorent actuellement près de 70 enfants et adolescents (une fois par semaine au domicile du jeune). Un nombre important mais insuffisant par rapport aux nombreuses demandes qui sont faites à l’association. Retour sur le quotidien d’une structure à la recherche de nouveaux bénévoles qui est raconté aujourd’hui par ceux qui la font vivre.

S’engager pour transmettre et lutter contre les inégalités

Gérard est l’un des trois co-responsables de l’antenne du 18e. C’est après avoir pris sa retraite qu’il a décidé de s’engager dans cette association au début de l’année 2021 : « En fait… j’ai travaillé jusqu’à fin 2020, et puis quand j’étais en retraite je me suis dit : que faire ? […] J’avais envie de me rendre utile et l’ESA ça m’a paru une association sérieuse. » A ce désir d’engagement, il ajoute un souhait de matérialiser sa reconnaissance : « En fait moi j’ai pu faire des études, toujours dans le public, je n’ai pas fait d’école privée… […] J’ai envie de rendre un peu ce qui m’a été donné par le système républicain. Ce n’est pas une dette mais… je suis reconnaissant au système scolaire français, et c’est une façon de montrer ma gratitude. De la pratiquer, pas seulement la dire. » Avec les deux autres correspondants de l’antenne, il gère un « portefeuille » de 70 binômes bénévoles/enfant, tout en accompagnant lui-même un jeune en difficulté, afin de ne pas perdre la réalité du terrain. Il soutient ainsi un jeune qui prépare son brevet professionnel, ce qu’il décrit comme une situation enrichissante pour les deux parties, notamment lorsqu’une progression est observable. Un sentiment partagé par Elisabeth et Paul, tous deux bénévoles.

Paul est bénévole depuis environ deux ans, et accompagne une adolescente aujourd’hui en 5e. Il nous explique la raison de son engagement : « C’est pour être utile. Transmettre… J’avais fait du soutien scolaire quand j’étais étudiant à la fac. C’était un jeune, bah, pareil, qui était au collège. J’avais trouvé ça super chouette. Puis y avait une bonne relation avec le gamin, ça l’avait motivé… et je pense que ça l’avait aidé aussi… (…) Il faut toujours se mettre en position de transmettre donc on doit essayer d’être clair… […] Oui, ce bénévolat c’est enrichissant et je ne suis pas déçu. » En tant que mentor, il offre à la collégienne un accompagnement scolaire d’une heure et demie par semaine, tout en encourageant son ouverture culturelle. Ainsi, il lui propose parfois des sorties, auxquelles les parents sont conviés. Il a ainsi profité du fait que l’adolescente travaille sur Les Fourberies de Scapin pour organiser une sortie au théâtre : une manière de travailler chez elle le sentiment de légitimité à être dans une institution culturelle. En certaines occasions, ces sorties culturelles s’effectuent en groupe, avec d’autres enfants de l’ESA. De même, il arrive que des événements soient proposés par rapport à l’orientation, comme c’était le cas en novembre avec le Centre d'Initiatives pour l'Emploi des Jeunes (CIEJ). L’accompagnement passe encore par la transmission de conseils qui aideront l’adolescente à être davantage autonome : « Il y a des codes à maîtriser, des petits trucs, des clefs… que les parents ne connaissent pas forcément car ils ne sont pas forcément allés à l’école… […] Et puis il y a aussi souvent des problématiques économiques, ils n’ont pas beaucoup de temps… […] On ne remplace pas les parents évidemment, mais c’est un coup de pouce. » Une aide qui permet aux enfants de reprendre confiance, affirme Gérard. « Ce qu’on sent, c’est qu’ils sont contents d’avoir quelqu’un qui s’occupe d’eux, » renchérit Elisabeth.

Cette dernière, bénévole depuis une vingtaine d’années, a vu la création de l’antenne du 18e : « Moi j’ai participé, justement, à la création de l’antenne du 18e avec une co-responsable […] Je l’avais rencontrée au forum des associations et puis je ne sais pas, on avait essayé de mettre ça en place… » Cette rencontre fortuite lui a permis d’agir pour une cause qui lui tenait à cœur : « Je trouvais qu’il y n’avait pas une égalité des chances… » Elle continue à accompagner des jeunes du primaire à la 5e, en insistant bien : cet accompagnement n’est pas une aide aux devoirs, c’est « apprendre à apprendre ». Ainsi, avec les enfants qu’elle suit, elle n’hésite pas à s’attarder sur les sujets qui le nécessitent jusqu’à ce qu’ils soient compris. Elisabeth veille aussi à leur fournir un cadre de travail adéquat : « On ne fait pas les devoirs couchés sur le lit, on éteint la télé, s’il y a des frères et sœurs on s’isole dans une pièce ou un bout de pièce pour justement être tranquille. » Ce renforcement du cadre de travail s’accompagne parfois du don de matériel, notamment informatique grâce au soutien de mécènes. Afin de parfaire son suivi de l’élève, elle fait encore le choix de rencontrer ses enseignants : une démarche commune à de nombreux bénévoles à en croire Gérard, facilitée par la reconnaissance auprès de l’Éducation Nationale dont bénéficie l’association. Interrogée sur ses relations avec les familles, elle explique ne jamais avoir eu de problème. Au contraire, il lui est même arrivé que des parents reviennent vers elle des années après pour lui demander d’accompagner un deuxième enfant. « On est bien perçu par la famille, » approuve Gérard. « Il y a d’autres questions… Par exemple rencontrer le professeur principal, il faut vraiment les forcer en fait. Et moi une fois j’étais allé avec eux, parce qu’ils étaient intimidés avec le système scolaire. »

Comment devenir bénévole ?

L’ESA recrute ses mentors aussi bien grâce à la plateforme gouvernementale jeveuxaider.com que grâce à son propre site internet. Il y a aussi un peu de recrutement via le bouche à oreille (l’ESA organise des réunions informelles régulières afin de mettre en contact des bénévoles avec leurs connaissances).Tous les profils sont bienvenus et représentés dans l’association : les bénévoles proviennent de milieux variés et n’ont pas forcément de compétences en rapport avec l’éducation. On retrouve aussi bien des étudiants que des actifs ou des retraités, qui peuvent se rencontrer à l’occasion d’événements lancés par l’association…

À la suite de cette première prise de contact, un entretien a lieu afin de dégager les motivations du bénévole, et de déterminer quel accompagnement il peut fournir. Il est demandé au futur bénévole de fournir l’extrait de son casier judiciaire (bulletin n°3), que l’on obtient facilement en ligne. L’un des responsables de l’antenne locale participe ensuite avec lui à la première rencontre avec la famille.

Engagé jusqu’à la fin de l’année scolaire, le bénévole suit d’abord une première formation afin de comprendre les méthodes de l’ESA ainsi que la manière d’appréhender la famille et le corps enseignant. Il est par la suite libre d’en suivre d’autres, l’association en proposant dans des thèmes variés tout au long de l’année. L’occasion pour le bénévole d’enrichir ses connaissances et de développer ses compétences tout en s’engageant pour les autres.

Si vous ressentez l’envie de vous engager en faveur d’un jeune du 18e arrondissement, Gérard et les autres bénévoles vous attentent. N’hésitez pas à vous inscrire en ligne !