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Dépistage visuel : agir là où les besoins sont les plus forts

Dans les quartiers populaires, de nombreuses familles rencontrent encore des obstacles importants pour accéder aux soins : coût des consultations, difficulté à obtenir un rendez-vous dans des délais raisonnables, méconnaissance du système de santé, barrière de la langue, manque de temps ou complexité administrative qui peut décourager même les démarches les plus simples. Pour beaucoup de parents, ces freins se cumulent et repoussent la prise en charge de problèmes dont certains sont pourtant facilement détectables et traitables — notamment lorsqu’il s’agit de la vue de leurs enfants.

Et la vision joue un rôle fondamental dans la réussite scolaire. Un enfant qui voit mal peut rencontrer de nombreuses difficultés : fatigue, maux de tête, erreurs de copie, lenteur dans les apprentissages, baisse de concentration, voire perte de confiance. À l’école, l'essentiel des apprentissages passent par les yeux : dépister tôt un trouble visuel, c’est souvent éviter un décrochage silencieux et redonner à l’élève toutes ses chances de réussir.

C’est un enjeu d’autant plus essentiel que de nombreux troubles visuels ne se manifestent pas clairement : un enfant peut mal voir sans s’en rendre compte, s’adapter comme il peut, et accumuler des difficultés scolaires sans que personne n’en identifie immédiatement la cause. Et la situtation peut être évolutive rapidement, compliquant la tâche de la médecine scolaire qui méne des actions de dépistage. D'aprés les statistiques, les élèves de 3ème en éducation prioritaire ont 2 fois plus de chance d’avoir des troubles visuels de loin non corrigés

Une réponse concrète : un dépistage visuel pour tous les élèves concernés

Pour répondre à cet enjeu de santé publique et d’égalité des chances, la Cité éducative, en partenariat avec le service de santé scolaire, déploie pour la deuxième année consécutive un dispositif complet de prévention et d’accompagnement autour de la santé visuelle. Porté par l'association Helen Keller Europe, il permettra à tous les élèves des écoles Dorléac B, Eva Kotchever, Évangile, ainsi qu’aux lycéens de Jean Rostand, de bénéficier en 2025-2026 d’un dépistage visuel complet dans le cadre du programme PlanVue. Parallèlement, la Cité éducative soutient un autre dispositif complémentaire, mené cette fois avec les orthoptistes de la CPTS du 18e, qui réalise des dépistages dans les classes de CE2 d’une dizaine d’écoles du 18ᵉ.

PlanVue, un accompagnement complet, au plus près des besoins des familles

Le programme PlanVue s’inscrit en complémentarité avec le travail essentiel mené par les équipes du service de santé scolaire. Il propose un parcours complet, adapté aux réalités des quartiers prioritaires :

  • Sensibilisation des élèves : des interventions de 45 minutes par classe pour comprendre le fonctionnement des yeux, adopter les bons gestes et prévenir les effets de la surexposition aux écrans.
  • Sensibilisation des équipes éducatives : de courtes sessions dédiées pour renforcer leur capacité à repérer les signes de troubles visuels chez les élèves.
  • Dépistage directement à l’école : un orthoptiste examine la vue de chaque enfant, évitant aux familles des rendez-vous parfois difficiles à obtenir et des déplacements compliqués. Les résultats sont transmis aux parents et au service de santé scolaire.
  • Accompagnement médical personnalisé : lorsque nécessaire, PlanVue organise une consultation chez un ophtalmologiste partenaire, sur des créneaux réservés. Il accompagne aussi les familles et prend en charge 100 % du reste à charge, quelle que soit leur couverture.
  • Équipement en lunettes : si une correction est requise, l’association finance intégralement les lunettes, supprimant tout obstacle économique.

 Un levier d’égalité, de réussite et de bien-être

En traitant à la fois la prévention, la sensibilisation et l’accès effectif aux soins, ce dispositif supprime des freins qui touchent particulièrement les familles des quartiers prioritaires. Il permet aux enfants d’être dépistés tôt, de mieux apprendre, et d’aborder leur scolarité avec confiance.

Ce travail s’inscrit dans une alliance forte entre l’école, la santé scolaire et les acteurs associatifs. Ensemble, ils contribuent à une école plus juste, attentive et inclusive, où chaque élève dispose des conditions nécessaires pour réussir.