Une École Un Toit. Paris 18^e est un collectif de parents de l’arrondissement qui lutte contre le sans-abrisme des enfants scolarisés. Sarah, l’une des membres de ce collectif, a répondu à trois de nos questions pour présenter leur action :

Sarah, comment est né le collectif ?

Il a été lancé en novembre dernier lorsque nous avons appris que deux familles de l’école élémentaire Cavé étaient sans toit et qu’elles dormaient dehors. Plusieurs parents se sont alors mobilisés pour lancer des actions auprès du tribunal administratif et essayer de les mettre à l’abri. Des initiatives couronnées de succès ! En cherchant, nous avons vite découvert qu’il ne s’agissait pas d’un cas isolé et que d’autres familles étaient dans la même situation dans les établissements scolaires voisins. Nous avons alors rencontré la Mairie du 18^e qui nous a reçu très vite et qui a tout de suite été à notre écoute ainsi d'ailleurs que d’autres femmes et hommes politiques. Notre petit groupe a eu le sentiment d’avoir réussi à lancer une dynamique et surtout qu’on avait a priori établi un process d’aide qui fonctionnait. Il fallait absolument qu’on partage ses acquis pour aider d’autres écoles, d’autres familles…  

En une semaine, notre petit groupe comprenait déjà une dizaine de parents. Le gros du travail aujourd’hui, c’est plutôt la structuration du collectif. Pour être honnête, on est désormais une cinquantaine de parents avec des compétences différentes. [...] L’idée c'est de s’organiser pour être efficaces, éviter les redites, les doublons… Mais je pense que c’est une problématique commune à n’importe quel collectif !

Quelles actions mettez-vous en place ?

Ce que nous voulons créer en premier lieu, c'est une plateforme d’entraide… Il faut donner de la voix, faire connaître les situations… Nous avons en ce moment une famille qui est venue en France pour faire soigner la maladie d’un enfant qui ne pouvait pas être traitée dans son pays. Ils arrivent au bout de leurs économies et la petite risque de finir à la rue ainsi que les sœurs qui sont toutes scolarisées dans le 18^e. [...] On essaie de faire remonter ces cas par nos réseaux. Moi je suis par exemple en lien avec les collectifs nationaux de Plus jamais sans Toit. [...] On réfléchit aux acteurs à contacter, mais ce sont des domaines qu’on ne connaît pas tous forcément. [...]

Nous essayons aussi de diffuser les bonnes pratiques : « ça, on oublie, ça, c’est une bonne chose… Il y a un logement qui est dispo, on pourrait peut-être faire quelque chose… ». Nous avons des rendez-vous réguliers avec la Mairie du 18^e, pour voir où en sont les dossiers, essayer de comprendre aussi avec eux les situations… ils nous prodiguent des conseils. Cela nous permet d’apprendre et de monter en compétences. Les informations sont ensuite mutualisées avec le reste du collectif pour que chacun puisse trouver son niveau d’engagement. [...] Et surtout, nous essayons de trouver des solutions qui soient pérennes. Le but du collectif, c’est aussi d’avoir un impact médiatique, pas seulement de faire du cas par cas mais que la société dans son entier se mobilise davantage. [...]

Je précise que les actions de soutien ne sont pas forcément portées par le collectif. Nous pouvons aussi soutenir une école qui se mobilise en l’aiguillant, en organisant un café solidaire ou un affichage autour de l’établissement.

Nous essayons toujours de trouver la meilleure solution en respectant la confidentialité de chaque famille, c’est extrêmement important. [...] Nous donnons enfin un cadre à nos actions. On a un secteur géographique et nous intervenons toujours au nom de l'enfant scolarisé en tant que parents délégués. […] Si l’un de nous a envie d’aller plus loin, très bien, mais c’est à titre personnel et pas collectif. [...] Il faut qu’on sache aussi quelles sont nos limites d’action.

Enfin, nous voudrions formaliser une sorte de guide, sur les lieux ressource, ce qu’on peut faire, quoi, comment, où….

Comment vous contacter ?

Le plus simple, c’est de nous contacter via notre groupe Facebook.